La protection internationale des droits de l’enfant, en particulier des filles et des enfants non-conformes au genre est-elle effective ?

 


L’enfance est une étape importante du développement de l’humain.  Objet d’études de toutes les disciplines cherchant à comprendre l’homme, telles que la psychologie, la sociologie, la biologie, les sciences de l’éducation, l’archéologie, l’anthropologie et la géographie. Le rôle des enfants dans la société a été perçu différemment selon les époques et les cultures. Les religions ont également développés des théories sur la place de l’enfant. La religion judéo-chrétienne par exemple déclare que : « Voyez ! Les enfants sont un héritage de Jéhovah ;le fruit du ventre est une récompense » Jésus a même invité ses disciples à imiter le comportement des enfants pour hériter du Royaume des Cieux. Pour leur apprendre l’importance de l’humilité, Jésus fit venir un petit enfant et l’entourant de ses bras, il a martelé la leçon en ces termes : “ Vraiment, je vous le dis : Si vous ne vous retournez pas et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez en aucune manière dans le royaume des cieux. Celui-là donc qui s’humiliera comme ce petit enfant, c’est lui qui est le plus grand dans le royaume des cieux. ” L’Islam abonde dans ce sens, dans la sourate 18 : 46, il est dit que : « Les richesses et les enfants sont la parure de la vie de ce monde ». Dans la religion bouddhiste, notamment dans le bouddhisme tibétain, les enfants  tulkus sont considérés comme des réincarnations des lamas disparus. Étant la réincarnation d’un maitre spirituel, les enfants jouent un rôle central dans ces communautés. 

À côté de la distinction avec les adultes, les enfants sont traditionnellement différenciés selon leur sexe en fille et garçon. Historiquement, les filles ont eu au même titre que les femmes des traitements inferieurs par rapport aux garçons. Dans la société haïtienne pour citer un exemple, jusqu’au 20e siècle, les parents rechignaient à envoyer leurs filles à l’école préférant les garder à la maison pour les apprendre les tâches ménagères. Puisque selon la conception de l’époque, les filles avaient leur place au foyer. Ces pratiques discriminatoires à l’égard des filles se manifestent par l’identification prénatale et l’avortement sélectif des fœtus de sexe féminin dans certaines cultures. Dans ces cultures, cette atteinte extrême des droits fondamentaux des filles est considérée comme normale.

La communauté internationale consciente du rôle des enfants dans le développement de la société a commencé à protéger les enfants dès le début du 20e siècle. Déjà en 1923, une déclaration sur les droits de l’enfant est rédigée, elle a été votée par la Société des Nations en 1924. Apres la deuxième guerre mondiale, une autre déclaration fut rédigée et adopté par l’Organisation des Nations Unies le 20 Novembre 1959.  Cette déclaration à l’instar de la Déclaration universelle des droits de l’homme n’avait qu’une portée morale.  Dans le but d’inciter les Etats à prendre des actions en faveur des droits des enfants, l’ONU déclara l’année 1979 "année internationale de l’enfant". L’année 1989 fut un tournant dans la protection internationale des droits de l’enfant. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) est le premier instrument juridique international contraignant sur les droits de l’enfant, et est la convention internationale sur les droits de l’homme la plus ratifiée dans le monde[1].

À la suite de cette Convention un système de protection des droits de l’enfant a été créé afin de garantir l’effectivité de ces derniers. Ce système complexe et multidimensionnel doit protéger le droit à l’identité des enfants notamment ceux non-conformes au genre et accroitre leur protection des droits des filles qui dans la plupart du temps se retrouvent en situation de vulnérabilité.

Au regard de ces impératifs, il convient de faire un bilan critique de l’effectivité de la protection internationale des droits de l’enfant, en particulier des filles et des enfants non-conformes au genre. Pour ce faire, nous devons présenter la protection des droits de l’enfant dans le système universel et les systèmes régionaux (1), faire un bilan de l’effectivité de la protection des droits des filles et des enfants non conforme au genre (2).

Bien avant cela, il est primordial de définir ce que nous entendons par les enfants non conformes au genre, qui est selon nous un élément nouveau dans la liste des revendications en matière des droits de l’homme.[2]  

Longtemps décrit comme un trouble de la personnalité, les personnes non conformes au genre ont été longtemps stigmatisées jusqu’à une reconnaissance récente. Cette stigmatisation prend racine du fait de la division binaire des genres (mâle et femelle) courante dans la société. Les recherches ont démontré l’existence d’enfant non-conforme au genre depuis le début du 20e siècle[3].  Ces enfants sont souvent labélisés étant confus, pathologiques et nécessitant une intervention médicale pour supprimer leur non-conformité de genre. Comme résultats,  ces enfants sont souvent mis à l’écart et cacher par leurs parents et les institutions incluant l’éducation, les systèmes légaux et de santé.

Par définition, la non binarité de genre désigne les personnes qui ne s’identifient pas à la division binaire traditionnelle des genres en mâle et femelle. Les personnes non-conformes au genre peuvent présenter des caractéristiques mâles et femelles ou un genre différent ni du male ni de la femelle. La construction du genre est un continuum qu’il faut garder de maintenir en vertu de la croyance d’une différence naturelle des sexes. De nombreuses études ont démontré que la construction du genre se fait depuis la petite enfance. De ce fait, afin de préserver le droit à l’identité des enfants, il faut éviter d’imposer un genre définitif à ces derniers dès la naissance.

Système de protection des droits de l’enfant  

a)      Système universel

Le système global de la protection des droits de l’enfant est une architecture complexe mobilisant de nombreuses institutions et des mécanismes spéciaux. Les droits de l’enfant sont protégés par le système général des droits humains comme l’Assemblée générale, le Conseil de Sécurité, le Haut-commissariat pour les droits de l’homme et le Conseil des droits de l’homme. D’autres agences de l’ONU interviennent également dans la protection des droits de l’enfant comme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation internationale du travail (OIT), l’Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le Fonds des Nations Unies pour la population(UNFPA), l’Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

D’autres mécanismes spécifiques ont été prévus dont les proéminents sont : le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Comité des droits de l’enfant. Dans le but d’apporter une attention particulière à certains problèmes que confrontent les enfants, des rapporteurs, experts et envoyés spéciaux ont été mobilisés au niveau des Nations Unies, on peut citer : la Rapporteuse spéciale sur la vente et l’exploitation sexuelle d’enfants, le Rapporteur spécial sur le droit à l’éducation, la Rapporteuse spécial sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants et l’Expert indépendant chargé de la question de la protection contre la violence et la discrimination liées à l’orientation sexuelle et l’identité de genre.. Le Secrétariat général de l’ONU a nommé des représentants spéciaux pour la sauvegarde des droits de l’enfant : le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés et la Représentante spéciale chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants[4] en sont des exemples.  

D’un point de vue normatif, la Convention Internationale sur les droits de l’enfant est l’instrument principal de protection des droits de l’enfant[5]. Des Conventions spéciales comme la convention n° 138 de l'OIT sur l'âge minimum d'admission à l'emploi et la convention n° 182 sur les pires formes du travail des enfants, les résolutions et les rapports des différents organes, les observations générales et les politiques contribuent à approfondir les droits des enfants et leur mise en œuvre.

b)      Système interaméricain

Il n’existe pas au niveau interaméricain d’instrument juridique spécial à la protection des droits de l’enfant, en tant qu’être humain à part entier ils bénéficient de tous les droits humains. Dans le système régional, des dispositions particulières de la Convention américaine des droits de l’homme et la Déclaration américaine des droits de l’homme font référence aux enfants, c’est le cas des articles 5, 17 et 19 de la Convention.[6][7]  La Cour Interaméricaine a réitéré dans sa jurisprudence l’existence d’un corpus juris  applicable aux droits des enfants[8].  Ce corpus juris du droit international des droits de l'homme est formé par une série d'instruments internationaux ayant un contenu et des effets juridiques différents (traités, conventions, décisions et déclarations), en plus des décisions adoptées par les organisations internationales.

Dans le cadre de la protection des droits de l’enfant, en plus des organes du système interaméricain des droits de l’homme, un rapporteur spécial sur les droits de l’enfant a été créé. Le mandat du Rapporteur est fondé sur l'article 41 de la Convention américaine relative aux droits de l'homme et sur l'article 18 du Statut de la CIDH, qui ensemble établissent des fonctions spécifiques dans le domaine de la promotion des droits de l'homme. En outre, l'article 15 du Règlement intérieur de la CIDH stipule que la Commission a le pouvoir de créer des rapporteurs pour mieux remplir ses fonctions et fixe quelques lignes directrices sur le fonctionnement des rapporteurs. Les autres rapporteurs travaillent sur les droits de l’enfant dans leurs domaines de compétences respectives.

c)      Système européen

Le Conseil de l’Europe possède de nombreux textes normatifs dont le but est de promouvoir et de protéger les droits des enfants. Le principal texte est nul doute Convention européenne des droits de l'homme qui a institué la Cour Européenne des droits de l’homme dont toutes les victimes de droits de l’homme peuvent saisir y compris les enfants. D’autres textes tels que la Charte sociale européenne, la Convention du Conseil de l'Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Convention de Lanzarote), la Convention européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), la Convention européenne en matière d’adoption des enfants (révisée), la Convention sur les relations personnelles concernant les enfants et la Convention européenne sur l’exercice des droits des enfants.

Au niveau européen, un système complexe a été érigé afin de garantir les droits de l’enfant. A l’instar du système universel onusien avec l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, les organes de premier plan comme le Conseil de l’Europe, l’Union européenne interviennent directement dans les questions liées aux droits de l’enfant. D’un autre coté plusieurs organes ont été créés pour citer quelques exemples : le Comité directeur pour les droits de l’enfant, le Commissaire aux droits de l’homme, Comité des Parties à la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Comité de Lanzarote (T-ES)) et l’Unité de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre (OSIG).

d)      Système africain

Comparablemment aux autres systèmes de protection des droits fondamentaux, les enfants peuvent se prévaloir de tous les droits de l’homme reconnus sur le continent africain. Les principaux instruments de protection des droits de l’homme sont : La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant La Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, Le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes (Protocole de Maputo), Le Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, portant création d'une Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. Les institutions chargées de la protection des droits de l’homme sont :  La Commission africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, le Comité d’experts africain sur les droits et le bien-être de l’enfant et la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples.

 Effectivité de la protection des droits des filles et des enfants non-conformes au genre

Nous venons de constater que la protection de l’enfance et des filles occupe une place spéciale dans tous les systèmes de protection des droits de l’homme tant au niveau universel que régional.  Ceci ayant été établie, il nous faut faire un bilan critique de la protection des droits des filles et des enfants non conforme au genre.

Il nous faut établir d’entrée de jeu, la reconnaissance de la particularité des droits des filles et des enfants non conformes au genre par les différents systèmes de protection des droits de l’homme.  Au niveau du Conseil de l’Europe, pour citer un exemple un manuel est consacré aux droits de l’homme et les personnes intersexes[9] qui détaille la position du Conseil sur les droits des personnes intersexes incluant les enfants non conformes au genre. Dans sa nouvelle stratégie pour les enfants (2022-2027) il est fait une place prépondérante aux problèmes des enfants non conformes au genre et les droits des filles qui font dans la plupart du temps face à des obstacles supplémentaires. 

Au niveau Onusien, les difficultés que rencontrent les filles et les enfants non conformes font l’objet des attentions spéciales de la Représentante spéciale chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants[10], de l’Expert indépendant chargé de la question de la protection contre la violence et la discrimination liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre[11], la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes et les filles[12].

Sur le continent américain, le rapporteur spécial sur les droits de l’enfant, plusieurs rapports ont mis l’accent sur les violences et les droits des filles en général[13][14] [15], la rapporteuse sur les  et la Commission interaméricaine des droits de l’homme ont à maintes reprises intervenus pour protéger les droits des filles et des enfants non-conformes au genre. [16][17][18]

Le Comité d’experts africain sur les droits et le bien-être de l’enfant donne une large place aux droits des filles et des enfants de genre dans ses travaux. Plusieurs pays africain dont la Namibie ont commencé a développé des politiques inclusives pour les enfants non conformes au genre dans le système éducatif[19].

Nous avons dans les lignes précédentes présenter les sources normatives principales et les institutions impliquées dans la protection des droits de l’enfant dans les systèmes de protection des droits de l’homme. Les recherches avancées sur les activités des différents organes nous permettent de s’accorder sur la prise en compte et l’attention particulière apporter sur les droits des filles et des enfants non conformes au genre dans tous les systèmes. Cette intégration suffit-elle pour parler de l’effectivité de la protection des droits des filles et des enfants non conformes au genre ?

Une analyse comparative des systèmes nous apprend qu’il existe un écart évident entre les différents systèmes régionaux et le système international. Alors qu’au niveau onusien, il y a beaucoup plus de mobilisation autour des problèmes de genre des enfants que dans les systèmes régionaux africain et interaméricain. Ce qui peut représenter un véritable problème dans la mesure ou les systèmes régionaux sont plus susceptibles d’inciter les Etats à prendre des mesures pour protéger les droits des filles et des enfants non conformes au genre [20] Une autre question soulevée autour de l’effectivité de la protection des enfants dans les catégories susmentionnées est le niveau d’impact sur les pays en développement. Pour citer l’exemple d’Haïti, en dépit des actions au niveau international et régional, la protection des droits des filles restent un objectif à concrétiser. Quant aux enfants non conformes au genre, la reconnaissance des genres non binaires est absente de la législation haïtienne et les enfants sont assignés un genre dès la naissance avec l’impossibilité de le faire changer à l’avenir. Nous pouvons déduire dans un tel environnement que les enfants dans cette catégorie sont sujets à la stigmatisation et la violence sous le regard indifférent de l’Etat. Le cas d’Haïti, et tous les autres pays dans une situation similaire témoignent qu’il reste de nombreux efforts à déployer pour dans un premier temps sensibiliser sur la non binarité des genres des enfants et les droits des filles.

Quoique les progrès scientifiques et les recherches en sciences sociales nous ont permis de comprendre les causes biologiques et psychologiques autant que de braquer le projecteur sur les stéréotypes sociales sur les genres, il nous faut admettre qu’au niveau mondial la communication est fondé sur le modèle binaire traditionnel, ce qui contribue à empêcher l’effectivité des droits des filles et des enfants non binaires.

Nous ne saurons terminer ce papier sans attirer l’attention sur le vide normatif qui persiste au niveau international et régional. Les instruments juridiques actuels n’ont pas explicitement abordés la diversité de genre des enfants. L’absence de règles abordant directement les problématiques de genre des enfants laissent trop de place à la bonne volonté des Etats de s’aligner aux recommandations des comités sur les droits de l’homme. En outre, faut-il le rappeler que dans bien des cas, les activités des comités ne sont pas connues des personnels chargés de protéger les droits des enfants, même des juristes « chevronnés ».  

En guise de conclusion, nous devons reconnaitre les nombreux progrès faits pour avancer les droits des filles et des enfants non conformes au genre durant les dernières années. De plus en plus de rapporteurs, d’experts, des coalitions et de groupes de travail internationaux se penchent sur la protection des droits des enfants dans les catégories susmentionnées. Cependant, il reste beaucoup à faire avant que ces efforts soient bénéfiques à tout le monde et qu’on garantit l’universalité des droits des filles et des enfants non conformes au genre.

Cela est dû au fait qu’il existe un écart entre les différents systèmes de protection, un déficit au niveau des normes contraignantes sur les droits des enfants non conformes au genre notamment. Aussi, les règles juridiques existantes n’ont pas prévues de l’implication effective des jeunes dans la réalisation de leurs droits. En effet, dans la Convention Internationale relative aux droits de l’enfant, il est prévu que l’enfant a un droit de participation lorsque son intérêt est en jeu. Toutefois, cette participation est rarement comprise comme étant un droit des enfants d’être impliqué dans toutes les phases, de la conception à la mise en œuvre des droits fondamentaux. Ceci peut être préjudiciable a l’effectivité des droits des filles et des enfants non conformes au genre, puisque nous savons qu’une participation ne signifie pas toujours être une partie prenante d’un processus. Dans la plupart des cas, on donne la parole aux enfants pour donner une illusion d’inclusion sans pour autant les impliquer dans la réalisation de leurs droits.

En ce qui a trait aux droits des filles et des enfants non conformes au genre, nous croyons que la première étape est de sensibiliser davantage sur ces droits, ensuite accroitre la collaboration internationale et enfin  appuyer les pays en développement dans la mise en œuvre des droits des filles et des enfants non conformes au genre. 



[3] J Gill-Peterson, Histories of the Transgender Child (University of Minnesota Press 2018), quoted in N Kennedy, ‘Deferral: The Sociology of Young Trans People’s Epiphanies and Coming Out’ (2020) Journal of LGBT Youth, doi:

10.1080/19361653.2020.1816244 

[5] Zermatten, J. (2016). Le cadre international des droits de l’enfant. Les Cahiers Dynamiques, 69, 16-25. https://doi.org/10.3917/lcd.069.0016

[8] I/A Court H.R., Juridical Condition and Human Rights of the Child. Advisory Opinion OC-17/02 of August 28, 2002. Series A No. 17, para. 37, 53, and Case of the Street Children (Villagrán Morales et al). Judgment of November 19, 1999. Series C No. 63, para. 194.

[9] https://rm.coe.int/ref/CommDH/IssuePaper(2015)1                                                                              

[12] A/RES/73/148

Plus récente Plus ancienne